Du temps lointain où je faisais encore des expositions, il y avait deux écoles dans le public : ceux qui me disaient : « Tu ne devrais faire que des portraits, on est directement touchés par les regards qui se trouvent sur tes peintures » et d’autres qui me disaient : « Mais pourquoi encore faire des portraits alors que l’aboutissement de ton art est l’abstrait ». Bon il y a eu aussi un prétendu maître Yogi qui devait faire une séance de yoga avec ses adeptes dans une salle polyvalente à Gembloux où j’exposais. Ce dernier avait fait placer des grandes feuilles blanches devant toutes mes peintures, à commencer par celles avec des regards, parce qu’elles ne dégageaient, selon lui, que des ondes négatives. Quand on sait que d’autres personnes, lors de la même exposition, disaient que mes peintures étaient des miroirs, ça en dit un peu plus sur le maître yogi si tel est le cas.
De mon point de vue, je ne fais pas la différence entre les peintures absraites ou les portraits au moment de leur création, je fais juste ce que je peux pour essayer d’arriver à quelque-chose. Ce n’est qu’après, quand elles ne m’appartiennent plus, que je les classe dans des catégories.